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L’ITALIE EN 1818


21 septembre 1818.


préface de la seconde édition


Excuse



Quand une jolie femme voit qu’on met du noir dans son portrait elle se fâche et arrête la main du peintre. Mais par malheur les ombres sont dans la nature et sans ombres, il n’y aurait point de parties brillantes. C’est ce qui fait que tout est si terne à la Cour, dans ce plat domaine de la flatterie. Les nations prises collectivement seraient comme les jolies femmes si elles avaient quelque chose de joli ou d’aimable. On peut dire que rien n’est bête comme une nation. C’est que les gens d’esprit ne se chargent pas de plaider ces sortes de causes, ce sont les sots qui, n’ayant rien à dire et s’armant du droit incontestable que leur donne leur immense majorité, se chargent d’ordinaire de ces accusations d’attentat à l’honneur national, au caractère d’un peuple et autres bali-