Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/27

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vernes. Il est évident que les nations de l’Europe n’ayant entre elles depuis vingt ans aucune relation sérieuse, leur réputation dépend de ce que peut dire ou faire un individu. L’agréable auteur de Waverley, de l’Antiquaire, de Rob-Roy et de tous ces jolis romans écossais si supérieurs à tout ce qu’on fait sur le continent, a été représenté comme attentant à l’honneur national, parce qu’il a osé donner un nom écossais à un scélérat nécessaire à sa fable. Il est vrai que tous les autres personnages sont Écossais, que la scène est en Écosse et que l’histoire d’Écosse, comme toutes les autres histoires, est pleine de crimes et d’atrocités. N’importe, il devait donner le rôle du scélérat à un Turc ou à un Abyssin, car le temps présent est sous la garde des sots de tous les pays. C’est pourquoi, je fais de très humbles excuses à ceux d’Allemagne et d’Italie pour les avoir choqués par quelques désapprobations légères dans la première édition de cet opuscule, je leur déclare que dans le fait je n’ai trouvé, en Italie et en Allemagne, que des gouvernements angéliques faisant exécuter des lois sublimes par leur sagesse, sous des hommes qui étaient tous, et sans aucune exception, des héros de délicatesse, des anges de bonté et des sages à laisser bien loin derrière eux tous ceux