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La Cascade de Terni[1]



Après un grand nombre de zigzags dans l’Apennin, de Narni à Terni, je suis arrivé dans cette villette par un clair de lune à neuf heures du soir. Le lendemain matin, par un soleil superbe, et les arbres encore garnis de leurs feuilles seulement rougies par l’automne, je suis allé à pied à la cascade, parce que j’ai eu la petitesse de me mettre en colère avec le maître de poste, que le gouvernement papal a autorisé à prendre un prix énorme pour faire sept milles. De Terni à la cascade, on suit le fond d’une vallée où j’ai eu le plaisir de me perdre. J’ai demandé plusieurs fois mon chemin. Une paysanne, après m’avoir

  1. Fragment écrit par Beyle pour la seconde édition de Rome, Naples et Florence et publié par Romain Colomb dans la Correspondance, sous le chapeau suivant :
    « À Romain Colomb, à Paris
    Rome, le 20 novembre 1825.

    Ah ! parbleu, Je te conseille de venir me parler dorénavant de tes cascades de la Savoie et de la Suisse ! Je viens de voir la bellissima cascata di Terni. Ouvre tes deux oreilles et écoute ce que tu vas ouïr. Un incident assez singulier est venu encore ajouter à l’agrément de ma charmante excursion dans ces montagnes. N. D. L. É.