car il l’avait faite avec les yeux d’autrui ; mais les Romains ont un instinct sûr pour reconnaître le véritable amateur, et en ce genre le faux n’échappe pas longtemps à leur pénétration. Ses richesses cessèrent bientôt d’exciter la surprise.
Quelques mois après, à mon retour à Rome, je ne retrouvai plus le comte de Blacas. Il avait été remplacé par le duc de Laval-Montmorency. Le changement me surprit ; il faisait encore le sujet des félicitations et des conjectures du public. La mort du captif de Sainte-Hélène avait changé les positions politiques de l’Europe, et à Rome sa famille semblait avoir expiré avec lui. Un duché récompensa les services du comte, et ses amis de Paris qui avaient cru son éloignement utile, désiraient maintenant son retour. Le duc de Berri, et quelques autres de ses opposants politiques et personnels, n’étaient plus ; l’affection du roi avait augmenté, et le « ci-devant gentilhomme de la maison de Monsieur » fut invité à reprendre ses fonctions avec des armoiries plus éclatantes. Une autre circonstance hâta son départ d’Italie. Il avait fait une courte excursion à Naples où l’austérité du diplomate avait cédé, disait-on, à l’influence énervante du climat.
Le noble qui lui succéda est d’une tout autre trempe, soit qu’on l’envisage comme