Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/41

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italien, je parle de ce qui n’est pas réduit à la stupidité par le christianisme ou la tyrannie, est l’énergie ; la seconde, la défiance ; la troisième, la volupté ; la quatrième, la haine.

Les Italiens, à l’exemple des Romains, que Pétrarque leur avait expliqués, entendaient par le mot de liberté la part que chaque citoyen devait avoir aux élections et délibérations publiques.

Les Florentins voulaient gouverner dans la place publique et au Palazzo di Citta. Nous, nous voulons être tranquilles dans notre salon, et surtout n’être pas choqués au bal par l’insolence d’un noble.

On ne trouve à Florence, au xive siècle, par exemple, que des lois et des habitudes imparfaites pour pourvoir à la sûreté des personnes et des propriétés. Il n’était pas encore question de la liberté de l’industrie, des opinions et des consciences.

Des hommes, dont les propriétés, l’industrie et les personnes étaient si mal garanties, et qui ne connaissaient presque pas la liberté civile, perdaient tout quand, au lieu de nommer leur conseil sur la place publique, ils venaient à être gouvernés despotiquement par le chef de la famille noble la plus puissante de leur ville. Ce tyran sanguinaire se trouvait sans lois pour le contenir, ou même pour le diriger ;