Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/51

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fessés n’était-ce pas pour hériter de quelque vieillard, ou pour obtenir la croix d’un Prince ou arriver ? Et parmi nous dès que les tribunaux correctionnels prennent quelque chose sous leur protection, la dédaigneuse opinion ne leur retire-t-elle pas la sienne ?

Même en Italie où la religion romaine est plus puissante et plus odieuse, elle va tomber. Le remède unique est encore la constitution proposée. Joseph II par ses réformes a détruit la religion en Lombardie. Le papisme y fait moins de mal qu’ailleurs et le reste de l’Italie regarde la Lombardie. Seulement le mariage des prêtres est une mesure trop sage pour les yeux faibles encore de la pauvre Italie. Il faut remarquer que Joseph II, en affaiblissant la religion romaine, n’a rien mis à la place. Les prêtres à Milan se trouvent dans cette triste position : ils sont encore assez puissants pour être haïs et pas assez puissants pour se faire craindre.