n France, où depuis la mort de
Louis XIV on a l’appui de l’opinion
publique, on ne peut pas se
faire d’idée du genre de malheur qui opprime
la littérature d’Italie. L’homme qui écrit
en Italie est un homme notoirement suspect,
l’usage donne presque aux ministres le
droit de le vexer sans motif. Tous les sots
disent : aussi pourquoi écrit-il ?
Ce ne serait rien que de se garder d’offenser les deux pierres dont le Prince protège le statu quo : la religion et l’art de gouverner. Comme on l’a vu en France de 1715 à 1760 il y aurait encore un beau champ pour l’esprit humain. Mais à tout moment il faut s’incliner avec respect devant les erreurs du pédant accrédité auprès du gouverneur de la ville. Le pauvre jeune homme qui s’aviserait de ne pas l’admirer est plus perdu que s’il se fût attaqué au gouvernement lui-même. Dans la prétendue république des lettres italiennes, tous les jeunes gens tremblent devant les vieux. Or, comme la chimie le montrait en France il y a peu d’années,