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L’Italie en 1881[1]


Maxime : Pas d’odieux et de politique. Cet ouvrage délasse.



Rome, 15 septembre 1818. — Je prends la plume pour la première fois. Ce que je craignais au mois de juillet 1817 n’a pas manqué d’arriver. Mon voyage en Italie, ou ma folie, comme disent mes amis, m’a jeté dans une suite de contrariétés et de dégoûts dont la source est irréparable. Mes chefs me croient l’impertinence de vouloir être plus heureux qu’eux. Ce jeune homme prétend trouver le bonheur dans lui-même, et qu’une entière liberté avec une petite rente vaut mieux qu’une place et trois cordons. Nous lui ferons bien voir.

J’étais donc, il y a six semaines, à mille lieues de l’Italie et du bonheur quand la meilleure tête de mes chefs, car c’est celui qui m’accuse avec le plus d’acharnement d’en avoir une mauvaise, s’est figuré qu’il avait mal à la poitrine : — Il faut m’envoyer en Italie. — Mais nous serons assas-

  1. Ce fragment a été écrit le 2 septembre 1818, et porte la note : « Lettre de Besançon du 12 août 1818. » N. D. L. É.