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PROMENADKS DANS HOMK. 47

un Palladio, que u’eûl pas fait dans le genre des ville celte ualion si riche et si aristocratique ! A mon âge, je ne puis encore me défendre d’un premier mouvement de respect pour un vieillard qui habite un beau palais.

Figurez-vous la villa Âldobrandini, au lieu de la maison carrée de Hagley (près Birmingham).

aoAt. — Nous nous sommes trouvés ce matin une certaine 

disposition à recevoir des idées par des figures bien peintes, plutôt que par des mots alignés dans une ligue. Nous sommes allés à Rome, au palais Borghèse. Notre début, vraiment noble, a été de donner un scudo (cinq francTs trente-huit centimes) au custode ; nous étions six ^ Nous Tavons prié de nous mettre vis-à-vis la Descente de croix ^ tableau célèbre de la seconde manière de Raphaël, avant qu’il eût vu Rome et Michel-Ange. Nous avons vu la Chasse dej)iane, du Dominiquin, la Sibylle de Cumes, du même ; les portraits de César Borgia et d’un cardinal, attribués à Raphaël ; V Amour divin et V Amour profane, du Titien ; un portrait de Raphaël, par Timoteo d’Urbin ; un portrait de la Fomarina, par Jules Romain. David a laissé vmgt tableaux, et Raphaël > mort à trente-sept ans, trois cents. C’est que le dessin n’est qu’une science exacte fort accessible à la patience. Les personnages de la Descente de croix étaient un peu plus difficiles à créer que ceux du Léonidas. Ils ont l’âme noble et tendre. Or que pensez-vous de Vâme du |)ère des Horaces ? Le style de la Descente de croix de Raphaël

  • Une personne seule donne deux francs, et, si elle porte un titre,

dix francs. Voilà le mécanisme de l’efTet du titre sur le Romain. Il ne se croit nullement honoré par la présence de l’homme titré, en cela le contraire du calico français, qui vous méprise si vous payez comptant ce que vous prenez chez lui.