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Suisse parlassent arabe. Leur amour exclusif pour les écus neufs et pour le service de France, où l’on est bien payé, nous gâtait leur pays. Que dire du lac Majeur, des îles Borromées, du lac de Como, sinon plaindre les gens qui n’en sont pas fous ?

Nous avons traversé rapidement Milan, Parme, Bologne ; en six heures on peut apercevoir les beautés de ces villes. Là ont commencé mes fonctions de cicerone. Deux matinées ont suffi pour Florence, trois heures pour le lac de Trasimène, sur lequel nous nous sommes embarqués, et enfin nous voici à huit lieues de Rome, vingt-deux jours après avoir quitté Paris ; nous eussions pu faire ce trajet en douze ou quinze. La poste italienne nous a fort bien servis ; nous avons voyagé commodément avec un landau léger et une calèche, sept maîtres et un domestique. Deux autres domestiques viennent par la diligence de Milan à Rome.

Le projet des dames avec lesquelles je voyage est de passer une année à Rome ; ce sera comme notre quartier général. De là, par des excursions, nous verrons Naples, et toute l’Italie au delà de Florence et des Apennins. Nous sommes assez nombreux pour former une petite société pour les soirées qui, dans les voyages, sont le moment pénible. D’ail-