plus timide des hommes[1], et n’ose parler qu’aux domestiques de la maison ; il est beaucoup plus imbécile que son voisin le cordonnier[2] ou le marchand d’estampes.
Le peuple de Rome, témoin de tous les ridicules des cardinaux et autres grands seigneurs de la cour du pape, a une piété beaucoup plus éclairée ; toute espèce d’affectation est bien vite affublée d’un sonnet satirique[3].
Le pape exerce donc deux pouvoirs fort différents ; il peut faire, comme prêtre, le bonheur éternel de l’homme qu’il fait assommer comme roi[4]. La peur que Luther fit aux papes du seizième siècle a été si forte, que si les États de l’Église formaient une île éloignée de tout continent, nous y verrions le peuple réduit à cet état de vasselage moral dont l’antique Égypte et l’Étrurie ont laissé le souvenir, et que
- ↑ Voir l’Ajo nell’ imbarazzo, comédie fort gaie du comte Giraud. Les arrangeurs qui nous l’ont fait connaître à Paris ont eu peur de nos mœurs qui sont collet monté, ils ont remplacé la gaieté par des mots fins.
- ↑ Correction manuscrite de l’exemplaire Crozet : « son voisin le fils du cordonnier ou du marchand d’estampes, juin 41. » N. D. L. E.
- ↑ Voir le sonnet sur les cardinaux nommés en dernier lieu ; dix personnes sont peintes en seize vers.
- ↑ Histoire de ce pauvre jeune homme qui a été mazzolato à la porte del Popolo, en 1825. Il était innocent. Détails de l’exécution de Béatrix Cenci, en 1599 ; bonté de Clément VIII, qui régnait alors : anxiété de ce pape pour lui conférer une absolution, juste au moment nécessaire.