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de nos jours on peut observer en Autriche. Les guerres du dix-huitième siècle ont empêché l’abrutissement du paysan italien.

Par un hasard heureux, les papes qui ont régné depuis 1700 ont été des hommes de mérite. Aucun État d’Europe ne peut présenter une liste semblable pour ces cent vingt-neuf ans. On ne saurait trop louer les bonnes intentions, la modération, la raison et même les talents qui ont paru sur le trône pendant cette époque.

Le pape n’a qu’un seul ministre, il segretario di stato, qui, presque toujours, jouit de l’autorité d’un premier ministre. Pendant les cent vingt-neuf années qui viennent de s’écouler, un seul segretario di stato a été décidément mauvais, le cardinal Coscia, sous Benoît XIII, et encore a-t-il passé neuf ans en prison au château Saint-Ange.

Il ne faut jamais demander de l’héroïsme à un gouvernement. Rome redoute avant tout l’esprit d’examen, qui peut conduire au protestantisme ; aussi l’art de penser y a-t-il toujours été découragé et au besoin persécuté. Depuis 1700 Rome a produit plusieurs bons antiquaires ; le dernier en date, Quirino Visconti, est connu de toute l’Europe et mérite sa célébrité. À mon gré, c’est un homme