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contact des curieux. Si, en courant les monuments pendant vos matinées, vous avez le courage d’arriver jusqu’à l’ennui par manque de société, fussiez-vous l’être le plus éteint par la petite vanité de salon, vous finirez par sentir les arts.

Au moment de l’entrée dans Rome, montez en calèche, et, suivant que vous vous sentirez disposé à sentir le beau inculte et terrible, ou le beau joli et arrangé, faites-vous conduire au Colysée ou à Saint-Pierre. Vous n’y arriveriez jamais si vous partiez à pied, à cause des choses curieuses rencontrées sur la route. Vous n’avez besoin d’aucun itinéraire, d’aucun cicerone. En cinq ou six matinées, votre cocher vous fera faire les douze courses que, je vais indiquer.

1o Le Colysée ou Saint-Pierre.

2o Les loges et les salles de Raphaël au Vatican.

3o Le Panthéon, et ensuite les onze colonnes, restes de la basilique d’Antonin le Pieux, desquelles Fontana fit, en 1695, l’hôtel de la Douane de terre. C’est là qu’on vous conduit en arrivant à Rome, si votre consul ne vous a pas envoyé une dispense[1] à Florence. Là on s’ennuie

  1. Stendhal sur l’exemplaire Crozet a ajouté de sa main au mot dispense, entre parenthèses : « lascia passare. » N. D. L. E.