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bien amincies par les pluies et qui peuvent s’écrouler[1]. Parvenu au plus haut étage des ruines, toujours du côté du nord, on aperçoit vis-à-vis de soi, derrière de grands arbres et presque à la même hauteur, San-Pietro in Vincoli, église célèbre par le tombeau de Jules II et le Moïse de Michel-Ange.

Au midi, le regard passe par-dessus les ruines de l’amphithéâtre, qui, de ce côté, sont beaucoup plus basses, et va s’arrêter au loin dans la plaine, sur cette sublime basilique[2] de Saint-Paul, incendiée dans la nuit du 15 au 16 juillet 1823. Elle est à demi cachée par de longues files de cyprès. Cette église fut bâtie[3] au lieu même où l’on enterra, après son martyre, l’homme dont la parole a créé ce fleuve immense qui, sous le nom de religion chrétienne, vient encore aujourd’hui se mêler à toutes nos affections. La qualité de saint, qui, une fois, fut le comble de l’honneur, nuit aujourd’hui à saint Paul. Cet homme a eu sur le monde une bien autre influence

  1. Correction manuscrite de l’exemplaire Crozet : « … peuvent céder sous le poids de votre curiosité. » N. D. L. E.
  2. Note de Stendhal sur l’exemplaire Crozet « … cette basilique (ôtez sublime). » N. D. L. E.
  3. Addition manuscrite sur l’exemplaire Crozet : « … de cyprès d’un couvent qui est sur le premier plan tout près du Colisée. Saint-Paul-hors-les-Murs sur la rive du Tibre fut bâtie au lieu même… » N. D. L. E.