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travertin qu’on aperçoit de toutes parts prennent un caractère étonnant de grandiose. Le spectateur doit cette sensation, qui s’accroît encore par le souvenir, à l’absence de tout petit ornement ; l’attention est laissée à la masse d’un si magnifique édifice.

La place où l’on donnait les jeux et les spectacles s’appelait arène (arena), à cause du sable qui était répandu sur le sol, les jours où les jeux devaient avoir lieu. On prétend que cette arène était anciennement plus basse de dix pieds qu’elle ne l’est aujourd’hui. Elle était entourée d’un mur assez élevé pour empêcher les lions et les tigres de s’élancer sur les spectateurs. C’est ce qu’on voit encore dans les théâtres en bois, destinés, en Espagne, aux combats de taureaux. Ce mur était percé d’ouvertures fermées par des grilles de fer. C’est par là qu’entraient les gladiateurs et les bêtes féroces, et que l’on emportait les cadavres.

La place d’honneur, parmi les Romains, était au-dessus du mur qui entourait l’arène, et s’appelait podium ; de là on pouvait jouir de la physionomie des gladiateurs mourants, et distinguer les moindres détails du combat. Là se trouvaient les sièges réservés aux vestales, à l’empereur et à sa famille, aux séna-