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teurs pouvaient entrer au Colysée et en sortir.

On dit que Titus fit construire une galerie qui partait de son palais sur le mont Esquilin, et lui permettait de venir au Colysée sans paraître dans les rues de Rome. Elle devait aboutir entre les deux arcs marqués des numéros 38 et 39. Là on remarque un arc qui n’est pas numéroté. (Voir Fontana, Neralco et Marangonius.)

L’architecte qui a bâti le Colysée a osé être simple. Il s’est donné garde de le surcharger de petits ornements jolis et mesquins, tels que ceux qui gâtent l’intérieur de la cour du Louvre. Le goût public à Rome n’était point vicié par l’habitude des fêtes et des cérémonies d’une cour comme celle de Louis XIV. (Voir les Mémoires de Dangeau.) Un roi devant agir sur la vanité est obligé d’inventer des distinctions et de les changer souvent. Voir les fracs de Marly, inventés par Louis XIV. (Saint-Simon.)

Les empereurs de Rome avaient eu l’idée simple de réunir en leur personne toutes les magistratures inventées par la république à mesure des besoins des temps. Ils étaient consuls, tribuns, etc. — Ici tout est simplicité et solidité ; c’est pour cela que les joints des immenses blocs de