Page:Stendhal - Promenades dans Rome, tome 1.djvu/77

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vit une fois une aussi grande multitude et de telles pompes ? L’empereur du monde (et cet homme était Titus !) y était reçu par les cris de joie de cent mille spectateurs ; et maintenant quel silence !

Lorsque les empereurs essayèrent de lutter avec la nouvelle religion prêchée par saint Paul, qui annonçait aux esclaves et aux pauvres l’égalité devant Dieu, ils envoyèrent au Colysée beaucoup de chrétiens souffrir le martyre. Cet édifice fut donc en grande vénération dans le moyen âge ; c’est pour cela qu’il n’a pas été tout à fait détruit. Benoît XIV, voulant ôter tout prétexte aux grands seigneurs qui, depuis des siècles, y envoyaient prendre des pierres comme dans une carrière, fit ériger autour de l’arène quatorze petits oratoires, chacun desquels contient une fresque exprimant un trait de la Passion du Sauveur. Vers la partie orientale, dans un coin des ruines, on a établi une chapelle où l’on dit la messe ; à côté, une porte fermée à clef indique l’entrée de l’escalier de bois par lequel on monte aux étages supérieurs.

En sortant du Colysée par la porte orientale, vers Saint-Jean-de-Latran, on trouve un petit corps de garde de quatre hommes, et l’immense arc-boutant de briques, élevé par Pie VII, pour soutenir