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les auberges. On ne vient qu’une fois en Italie ; il faut faire le sacrifice de vingt-cinq louis, s’attendre à vingt-cinq petits vols, et ne jamais se mettre en colère. Ride si sapis. Cette admirable idée est de Frédéric.

23 août. — Nous avons traversé la forêt de Castel-Gandolfo à Frascati par de petits chemins délicieux, et sommes allés voir les ville Bracciano, Conti, Mondragone, qui tombent en ruines, Taverna, Ruffinella, et enfin la villa Aldobrandini, la plus charmante de toutes. Nous avons fait cent fois le péché d’envie. Les grands seigneurs qui firent construire ces belles maisons et ces jardins ont obtenu la plus belle union des beautés de l’architecture et de celles des arbres.

La campagne de Rome est jaune, la verdure a tout à fait disparu[1]. Il n’y a de

  1. Note manuscrite de Stendhal sur l’exemplaire de la Baume : « Vin. La culture de la vigne ne convient plus. Le vin qui se vendait 45 écus ne se vend plus que 27. Il faut rompre les vignes. Les clairvoyants commeM. Colonna commencent. Aucune culture qui exige beaucoup de bras ne convient. La journée d’ouvrier chez un peuple de paresseux est hors de prix. Il faut donc avoir recours aux prairies artificielles ou, si l’on a le temps d’attendre, aux forêts. Le vin qu’on apporte des pays de… à 8 ou 10 lieues de Rome rend la vigne impossible. Depuis 2 ans, M. Colonna ne retire rien de ses vignes situées, ce me semble, du côté de Gabies. Il y a 4 ou 5 ans, elles rendaient le 7 à 8 %. » N. D. L. E.