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xiv
PRÉFACE

du vers français, et concluait ainsi : « Classique pour l’expression, romantique dans la pensée, à mon avis c’est ce qu’il faut être. » De Mareste ne manqua pas de remettre cette lettre à son véritable destinataire. Et celui-ci d’improviser à son tour, suivant sa méthode toute d’impulsion, une réponse au poète.

Cette réponse jamais envoyée, ni imprimée du vivant de Beyle, lui donne du moins l’idée de remanier et d’augmenter son petit ouvrage. Et le jour même, 21 mars, où il répond à Lamartine, il écrit une sorte d’avertissement pour cette nouvelle édition qu’il vient de décider. Il sent bien qu’il la faut étoffer : il a déjà achevé, le 15 février précédent, un second essai sur le rire où par de nouveaux exemples il éclaire sa théorie. Il songe encore à la développer et il écrit longuement sur Molière, ce qui le mène à parler également de Regnard et à établir une sorte de parallèle entre les deux comiques. Ces pages, commencées vraisemblablement dès mars 1823, reçoivent de nouvelles additions jusqu’en 1825, et finalement abandonnées, ne paraissent, ainsi que la réponse aux objections de Lamartine, que par les soins de Colomb, en 1854. C’est que Stendhal tout à coup s’aperçoit qu’il a des choses plus pressantes à dire.

Alors, en effet, on commence vraiment en