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DE L’ÉDITEUR

peare. Ce vif accouplement de noms était fréquent au temps où il écrivait. C’était comme un symbole et, comme lui-même, le dit dans l’Amour : « La dispute entre Shakspeare et Racine n’est qu’une des formes de la dispute entre Louis XIV et la Charte. » Déjà une brochure anonyme intitulée Lettres à Milady Morgan sur Racine et Shakspeare, avait paru en 1818 chez Bachelier à Paris[1]. Les libelles littéraires autant que les libelles politiques étaient alors en vogue.

Stendhal n’a donc inventé ni son titre ni son arme. Il le reconnaît de bonne grâce : « Le pamphlet est la comédie de l’époque. » Nous savons également qu’il n’a point davantage inventé ses idées. Mais il sut les vulgariser et ce sont ses ouvrages qui ont survécu alors que tous les autres opuscules, contemporains des siens, sont oubliés.

Le bruit fait par Racine et Shakspeare fut d’emblée assez grand pour qu’environ le temps où le second pamphlet venait de paraître un personnage de Scribe fit en scène allusion aux « brochures de M. de Stendhal sur le romantisme ». Aussi Sainte-

  1. Mais dès 1818 (voir plus loin p. 170) Stendhal avait écrit : « La dispute est entre M. Dussault et l’Edimburgh-Review, entre Racine et Shakspeare, entre Boileau et lord Byron. »