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DU ROMANTICISME

Béranger, etc. Le romantique dans le bouffon, c’est l’interrogatoire de l’Esturgeon[1], du charmant vaudeville de M. Arnault ; c’est M. Beaufils[2]. Voilà la manie du raisonner, et le dandinisme littéraire de l’époque.

M. l’abbé Delille fut éminemment romantique pour le siècle de Louis XV. C’était bien là la poésie faite pour le peuple qui, à Fontenoy, disait, chapeau bas, à la colonne anglaise : « Messieurs, tirez les premiers. » Cela est fort noble assurément ; mais comment de telles gens ont-ils l’effronterie de dire qu’ils admirent Homère ?

Les anciens auraient bien ri de notre honneur.

Et l’on veut que cette poésie plaise à un Français qui fut de la retraite de Moscou[3] !

    Varner. — Le Ci-devant Jeune Homme de Merle et Brazier adapte une comédie anglaise de David Garrik et Colman : The Clandestine Marriage, dont un personnage est Milord Ogleby. — Michel et Christine est de Scribe et Dupin, ainsi que L’Intérieur de l’étude ou le Procureur et l’Avoué, et Le Combat des Montagnes. Dans cette dernière pièce, un personnage, marchand de nouveautés, s’appelle Calicot. — Le Chevalier de Canole est de Souque. N. D. L. É.

  1. Cadet-Roussel esturgeon joué sous le nom de Delaligne, est de Désaugiers et Arnault père. N. D. L. É.
  2. Personnage de deux pièces d’Étienne-Jouy. N. D. L. É.
  3. Le poëme de l’époque, s’il était moins mal écrit, ce serait la Panhypocrisiade de M. Lemercier. Figurez-vous le Champ de Bataille de Pavie traduit en français par Boileau ou par M. l’abbé Delille. Il y a dans ce poëme de quatre cents pages quarante vers plus frappants et plus beaux qu’aucun de ceux de Boileau.