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LE ROSE ET LE VERT

que les prêtres français n’y paraissent jamais. C’est que celui-ci est un homme de sens qui n’a d’exagération pour rien ». Un instant après, en cherchant des yeux M. de Miossince, elle le vit donnant le bras à un jeune homme qui avait une cravate noire fort peu haute et de beaux cheveux coupés simplement. « Serait-ce un allemand », pensa-t-elle. Plus tard elle vit danser ce jeune homme, il ne faisait point de sauts, ses mouvements n’étaient point exagérés. « Ce n’est pas un allemand », dit-elle.

Mina dansa beaucoup. Une heure après, faisant un tour dans la salle avec sa mère, Mina rencontra M. de Miossince qui parlait encore au jeune homme aux cheveux singuliers. M. de Miossince aborda ces dames, et, comme son jeune homme restait isolé et silencieux, il eut l’idée subite de présenter à ces dames monsieur de Montenotte. L’abbé eut le bon goût de ne faire aucune mention du titre.

« Après tout ce n’est pas un français, pensa Mina, le nom est italien. »

Le nouveau présenté l’engagea à danser et en dansant parla assez, contre son habitude ordinaire. Il raconta que M. de Miossince avait été l’ami intime de son père.

En dansant Mina rencontra les demoi-