placera les Espagnols du dix-neuvième siècle avant tous les autres peuples de l’Europe, et leur donnera le second rang après les Français, don Blas fut l’un des plus fameux chefs de guérillas. Quand sa troupe n’avait pas tué au moins un Français dans la journée, il ne couchait pas dans un lit : c’était un vœu.
Au retour de Ferdinand, on l’envoya aux galères de Ceuta, où il a passé huit années dans la plus horrible misère. On l’accusait d’avoir été capucin dans sa jeunesse, et d’avoir jeté le froc aux orties. Ensuite il rentra en grâce, on ne sait comment. Don Blas est célèbre maintenant par son silence ; jamais il ne parle. Autrefois les sarcasmes qu’il adressait à ses prisonniers de guerre avant de les faire pendre lui avaient acquis une sorte de réputation d’esprit : on répétait ses plaisanteries dans toutes les armées espagnoles.
Don Blas s’avançait lentement dans la rue d’Alcolote, regardant de côté et d’autre les maisons avec ses yeux de lynx. Comme il passait devant l’église on sonna une messe ; il se précipita de cheval plutôt qu’il n’en descendit, et on le vit s’agenouiller auprès de l’autel. Quatre de ses gendarmes se mirent à genoux autour de sa chaise ; ils le regardèrent, il n’y avait déjà