ette dépense, qui eût semblé si sotte
à Boissaux un mois après son arrivée
à Paris, parut décisive à Féder,
qui, depuis plus de quinze jours, observait
et doutait. Donner des conseils à un provincial
millionnaire est chose si dangereuse !
Mais, d’un autre côté, l’idée funeste
que Féder voyait chez Delangle était d’un
péril si imminent !
Pour rendre ses conseils moins odieux, Féder résolut de les donner à Boissaux avec un ton grossier.
Comme un enrichi n’est pas homme à laisser perdre la plus petite jouissance de vanité, un jour Boissaux faisait admirer à Féder quatre-vingts nouveaux volumes, bien dorés sur tranche, qui venaient de lui arriver de Paris.
— Erreur, lui dit Féder, avec un regard terrible, erreur, déplorable erreur ! En jetant votre argent pour acheter ces livres, vous détruisez comme à plaisir la position que je voulais vous faire.