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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/45

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LE COFFRE ET LE REVENANT

de ne pas pouvoir ouvrir, tourne-la à contre-sens, jusqu’à ce que tu aies entendu le bruit que fera la serrure du coffre en se refermant.

Tout réussit à souhait ; don Blas crut à l’accident produit par l’extrême chaleur.

— Pauvre amie ! s’écria-t-il en lui faisant des excuses de l’avoir réveillée si brusquement.

Il la prit dans ses bras et la reporta sur son lit ; il l’accablait des plus tendres caresses, lorsqu’il aperçut le coffre.

— Qu’est ceci ? dit-il en fronçant le sourcil.

Tout son génie de directeur de police sembla se réveiller tout à coup.

— Ceci chez moi ! répéta-t-il cinq ou six fois pendant que doña Inès lui racontait les craintes de Sancha et l’histoire du coffre.

— Donnez-moi la clef, dit-il d’un air dur.

— Je n’ai pas voulu la recevoir, répondit Inès ; un de vos domestiques pouvait trouver cette clef. Mon refus de la prendre a semblé faire beaucoup de plaisir à Sancha.

— À la bonne heure ! s’écria don Blas ; mais j’ai ici dans la caisse de mes pistolets des moyens d’ouvrir toutes les serrures du monde.