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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/47

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LE COFFRE ET LE REVENANT

du terrible don Blas, lui dit-elle ; il peut en quelques minutes correspondre avec ses agents à plusieurs lieues de Grenade. Que ne puis-je, en effet, m’enfuir avec toi et aller vivre en Angleterre ! Imagine-toi que cette vaste maison est visitée chaque jour jusque dans ses moindres recoins. Je vais cependant essayer de te cacher ; si tu m’aimes, sois prudent, car je ne te survivrais pas.

Leur entretien fut interrompu par un grand coup à la porte ; Fernando se plaça derrière la porte, son poignard à la main ; heureusement, ce n’était que Sancha ; on lui dit tout en deux mots.

— Mais, madame, vous ne songez pas, en cachant don Fernando, que don Blas va trouver le coffre vide. Voyons, que pouvons-nous y mettre en si peu de temps ? Mais j’oublie dans mon trouble une bonne nouvelle : toute la ville est en émoi, et don Blas fort occupé. Don Pedro Ramos, le député aux Cortès, injurié par un volontaire royaliste au café de la Grande-Place, vient de le tuer à coup de poignard. Je viens de rencontrer don Blas au milieu de ses sbires, à la Porte del Sol. Cachez don Fernando, je vais chercher partout Zanga, qui viendra enlever le coffre où don Fernando se remettra. Mais aurons nous le temps nécessaire ? Trans-