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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/54

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ROMANS ET NOUVELLES

vert devant eux. Il était couvert de sang. Au moment où elle entra, don Blas était occupé à interroger Zanga ; on le fit sortir à l’instant.

— Nous a-t-il trahies ? se dit Sancha. Aura-t-il compris ce que je lui ai dit de répondre ? La vie de doña Inès est entre ses mains.

Elle regarda doña Inès pour la rassurer ; elle ne vit dans ses yeux que du calme et de la fermeté. Sancha en fut étonnée.

— Où cette femme si timide prend-elle tant de courage ?

Dès les premiers mots de sa réponse aux questions de don Blas, Sancha remarqua que cet homme, ordinairement si maître de lui, était comme fou. Bientôt il se dit, se parlant à soi-même :

— La chose est claire !

Doña Inès entendit sans doute ce mot comme Sancha, car elle dit d’un air fort simple :

— Le grand nombre de bougies qui sont allumées dans cette chambre en fait une fournaise.

Et elle se rapprocha de la fenêtre.

Sancha savait quel avait été son projet quelques heures auparavant ; elle comprit ce mouvement. Aussitôt elle feignit une violente attaque de nerfs.

— Ces hommes veulent me tuer, s’é-