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Page:Stendhal - Romans et Nouvelles, II, 1928, éd. Martineau.djvu/53

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LE COFFRE ET LE REVENANT

cabaret, et avait couru faire son rapport à don Blas.

— Mais notre directeur, qui n’est pas gauche, ajouta le sbire, a dit tout de suite que la voix entendue par Zanga était celle du negro, caché dans le cimetière. Il m’a envoyé chercher le coffre, nous l’avons trouvé ouvert et taché de sang. Don Blas a paru fort surpris, et m’a envoyé ici. Partons.

— Inès et moi, nous sommes mortes, se disait Sancha en s’acheminant avec son sbire vers le palais de l’inquisition. Don Blas aura reconnu le coffre ; il sait en ce moment qu’un étranger s’est introduit chez lui.

La nuit était fort noire ; Sancha eut un instant l’idée de s’échapper.

— Mais non, se dit-elle, il serait infâme d’abandonner doña Inès qui est si naïve, et dans ce moment ne doit savoir que répondre.

En arrivant au palais de l’inquisition, elle fut étonnée de ce qu’on la faisait monter au second étage, dans la chambre même d’Inès. Le lieu de la scène lui parut de sinistre augure. La chambre était fort éclairée.

Elle trouva doña Inès assise près d’une table, don Blas debout à ses côtés, le regard étincelant, et le coffre fatal ou-