Aller au contenu

Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
viii
PRÉFACE

nement pontifical. Il admire partout où ils se peuvent trouver les hommes capables de diriger le peuple. Il fait profession d’être libéral et cependant profère sur la démocratie des jugements très durs. Il admire l’énergie dans le peuple à condition que cette énergie ne s’exprime que dans les passions individuelles et ne trouble pas la tranquillité de la cité. Il réclame la liberté de la presse en même temps qu’il se montre partisan résolu de l’ordre. Au fond c’est un aristocrate, il en convient, qui a horreur de la canaille et condamne le suffrage universel comme une sottise.

Dans ce qu’il hait le plus il recherche passionnément l’élément de grandeur, de nécessité, de bienfaisance. Il n’a de goût sincère que pour la vérité, il sait que le dogmatisme crée plus d’erreurs que la sincérité nuancée.

Il a bien étudié l’Italie politique à travers mille anecdotes qui nous amusent encore. Il y voit la survivance d’un passé où fleurissait aisément cette énergie qui lui tient tant à cœur et il s’attache avec complaisance à tous ces vestiges d’une civilisation en voie de disparaître. Une note manuscrite sur un des exemplaires de son livre résume sa méthode : « Il faut chercher toute l’Italie actuelle dans le Moyen Âge. » Il ne fait point autre chose. Mais d’autre part ses