Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/112

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d’eau vive. C’est au contraire dans une vallée assez peu large, dessinée par des montagnes pelées, et tout contre la colline qui la borne au midi, qu’on a bâti Florence. Cette ville qui, par la disposition des rues, ressemble assez à Paris, est placée sur l’Arno comme Paris sur la Seine. L’Arno, torrent auquel une digue transversale, pour le service d’un moulin, donne, sous les ponts de Florence, l’apparence d’une rivière, coule aussi d’orient en occident. Si l’on monte au jardin du palais Pitti, sur la colline méridionale, et que de là on fasse le tour des murs jusqu’au chemin d’Arezzo, on prendra une idée du nombre infini de petites collines dont la Toscane se compose ; couvertes d’oliviers, de vignes et de petites plates-bandes de blé, elles sont cultivées comme un jardin. En effet, l’agriculture convient au génie tranquille, paisible, économe des Toscans.

Comme dans les tableaux de Léonard et de la première manière de Raphaël, la perspective est souvent terminée par des arbres sombres se dessinant sur l’azur d’un beau ciel.

Les fameuses Cascine, promenade où tout le monde va se montrer, sont situées comme les Champs-Élysées. Ce qui m’en déplaît, c’est que je les trouve encombrées