Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/114

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la nommant à mon prône. » Voilà ce qu’on n’oserait pas se permettre en terre papale ; voilà les fruits amers de la patience sans bornes et de l’égoïsme.

N’oubliez pas, si vous êtes sensible à la force tonnante qu’un beau vers ajoute à une pensée énergique, de vous procurer les sonnets : Berta non sazia et l’Urna di Berta ;

Et les épigrammes :

Berta condotta al fonte da piccina……
Di Berta lo serivano diceva al sor pievano……
Mentre un gustoso piatro Berta scrocca……
Dissi a Berta : devi esser obligata……
Si sentiron suonar dei Francesconi……
Per cavalcare un buon caval da sella……
La Mezzi m’ha in secreto ricercato……
In mezzo ai Birri armati di pugnali……

Depuis quelques heures que je possède ces vers si vifs, je les aurai relus dix fois. J’avertis que la mère n’en prescrirait pas la lecture à sa fille ; on y trouve d’ailleurs plus d’énergie que de grâce. — Je sens que mon cœur déserte les arts de Bologne. Lisant le Dante uniquement et avec amour, je ne pense plus qu’aux hommes du douzième siècle, simples et sublimes du moins par la force des passions et par l’esprit. L’élégance de l’école de Bologne, la beauté grecque et non italienne des têtes du Guide commencent à me choquer comme une sorte de profanation. Je ne