Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/179

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danse : aujourd’hui elle est comblée d’applaudissements à la Scala, et serait sifflée sans doute à Paris. — Je suis monté hier au Vésuve : c’est la plus grande fatigue que j’aie éprouvée de ma vie. Le diabolique, c’est de gravir le cône de cendre. Peut-être tout cela sera-t-il changé dans un mois. Le prétendu ermite est souvent un voleur converti ou non : bonne platitude écrite dans son livre et signée Bigot de Préameneu. Il faudrait dix pages et le talent de madame Radcliffe pour décrire la vue dont on jouit en mangeant l’omelette apprêtée par l’ermite. Je ne dirai rien de Pompeïa : c’est la chose la plus étonnante, la plus intéressante, la plus amusante que j’aie rencontrée ; par là seulement on connaît l’antiquité. Que d’idées sur les arts vous donnent la fresque de Miiiôtaure et vingt autres ! Je vais à Pompeïa trois fois par semaine au moins.

14 mars. — Je sors du Joconde de Vestris III : c’est le petit-fils du diou de la danse. C’est une grande pauvreté que ce ballet. Celui de Duport ne vaut guère mieux : toujours des guirlandes, des fleurs, des écharpes dont les belles décorent leurs guerriers, ou que les bergères échangent avec leurs amants, et l’on danse en réjouissance de l’écharpe. Il y a loin de là un jeune