Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/195

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pureté anglaise rafraîchit le sang. Je danse à la même écossaise que lord Chichester, âgé de quatorze ans, et qui est simple aspirant à bord de la frégate arrivée hier. Les Anglais connaissent les miracles de l’éducation ; ils vont en avoir besoin ; je lis sur la figure de quelques Américains qui étaient là que d’ici à trente ans l’Angleterre sera réduite à n’être qu’heureuse. Lord N*** en est convenu. « Vous êtes abhorrés partout, mais surtout par les basses classes de la société. Les gens instruits distinguent lord Grosvenor ; lord Holland et le gros de la nation, de votre ministère. — Mais cette haine de l’Europe fût-elle vingt fois plus ardente, chaque État va avoir la colique pendant cent ans, pour arracher une constitution, et aucun n’aura de marine avant le vingtième siècle. — Oui, mais les Américains vous abhorrent, et vous attendent dans vingt ans avec cinq cents corsaires. Vous voyez bien que les Français ne sont plus vos ennemis naturels ; la fuite de M. de Lavalette et l’emprunt ont commencé la réconciliation. Soyez bonnes gens avec nous[1]. » — Parmi les épigrammes que j’ai eu à soutenir, en ma qualité de Fran-

  1. Quelques Anglais ayant remarqué, en 1815, la belle manufacture de M. Taissaire, à Troyes, deux jours après un régiment des alliés vint briser tous les métiers.