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de la république. L’amiral Nelson promettait de protéger et de mettre à l’abri de toute poursuite ceux qui feraient ces déclarations. Un nombre considérable de dupes donna dans le piège tendu par l’Anglais. Trois magistrats, également célèbres par leur science et leur probité, et respectés de tous les partis, vinrent se faire inscrire : ce furent Dragonetti, Gianotti et Colace ; le dernier fut bientôt pendu.

« Le 12 août 1799, on permit à cinq cents patriotes, qui se trouvaient encore dans les navires-prisons, de faire voile pour Toulon. Ils signèrent avant de partir un acte singulier, mais légal à Naples : chacun individuellement promit de ne jamais mettre les pieds dans les États du roi, et ce, sous peine de la vie ; reconnaissant dans ce cas, à tout sujet du roi le droit de les mettre à mort, sans pouvoir être poursuivi.

« Jusque-là les craintes inspirées à la cour de Naples par l’armée de Joubert l’avaient empêchée de répandre le sang. Peu à peu on s’enhardit ; l’on commença par les patriotes non compris dans la capitulation, et le prince Caracciolo fut une des premières victimes. Comme cet homme d’esprit était la gloire de la marine napolitaine, vous n’ôteriez pas de la tête aux gens de ce pays que, comme pour les vic-