Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/31

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d’autre chose, et un assez long silence, nous sommes revenus aux morceaux moins passionnés du poëme. Quelle description de ce moment si doux en Italie, qu’on appelle l’Ave Maria ! Le jour finissant, toutes les cloches se mettent à sonner l’Angelus ; le travail cesse et le plaisir commence.

It is the hour when from the boughs
The nightingale’s high note is heard;
It is the hour when lovers’ vows
Seem sweet in every whispered word;
And gentle winds, and waters near,
Make music to the lonely ear.
Each flower the dews have lightly wet,
And in the sky the stars are met,
And on the wave is deeper blue,
And on the leaf a browner hue,
And in the heaven that clear obscure,
So softly dark, and darkly pure,
Which follows the decline of day,
As twilight melts beneath the moon away.

Je puis jurer que je n’ai pas surpris pendant trois heures la moindre affectation, ni surtout la moindre exagération : on avait plutôt l’air froid. On restait dans le silence, mais parce que le sentiment excédait toute parole. Nous étions onze, trois n’entendaient, pas assez l’anglais. Je me suis bien gardé de hasarder aucune critique, d’abord pour moi, j’aimais mieux sentir ; et puis ma réflexion aurait offensé comme