Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/45

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rais assez que les Italiens savent le latin ; dans tous les cas, ils ne sauraient être aussi ignorants que MM. Langlès et Gail. On n’a pas répondu à la charmante lettre de M. Courier à l’Académie des inscriptions ; il paraît que l’intrigue seule règne à l’Institut, et qu’il n’y a de vrais savants qu’à l’Académie des sciences[1].

Qu’un homme, après s’être permis de certaines démarches acerbes, obtienne un grand titre et un million, à la bonne heure : la société ne peut éviter cet homme-là ; mais des gens qui s’enfoncent dans la boue à cinq cents francs par mois ! Pendant que ces idées littéraires me poursuivaient, Son Éminence parlait de certains hommes de lettres de Florence ; mais que me fait leur vanité prétentieuse ! C’est comme chez nous ; ensuite leurs noms me sont aussi inconnus que le sont à vingt lieues de Paris ceux de MM. les membres de l’Académie française.

À Florence, continuait M. le cardinal, tout le monde est plus ou moins homme de lettres. Les Florentins disent au reste des Italiens : « Vous autres, vous avez peut-être quelque esprit, mais ce n’est qu’à Florence qu’on sait écrire ; non-seulement

  1. Un ami m’écrit qu’on trouve à l’Académie des inscriptions trois ou quatre hommes dignes d’être les collègues des Coraï et des Haase.