Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demi-portée de la frégate anglaise. La poudre napolitaine se trouva si mauvaise, que l’on voyait tomber à la mer tous les boulets, avant d’arriver à la frégate, tandis que les boulets anglais venaient briser des croisées dans Pizzo-Falcone, à deux cents toises derrière le vaisseau du roi. Cette action et mille autres, chez un homme peu délicat, n’est qu’un péché splendide, comme disent les théologiens.

« Excellent juge des circonstances piquantes d’une intrigue et des petites choses en général, dès que le sujet dont on s’occupe prend des proportions héroïques, la société de Paris n’y est plus. L’instrument de ses jugements ne peut s’appliquer à ce qui est grand : on dirait d’un compas qui ne peut pas s’ouvrir passé un certain angle. » — Je ne dirai rien de l’extrême laideur que don Tommaso reproche aux figures de Paris ; j’ai vu les plus belles têtes d’Italie passer pour fort laides parmi nous. Cette déplaisance, qui tient à l’instinct, ne peut manquer d’être réciproque. « Mais, dit M. Tambroni, les Français se réveilleront-ils de leur position actuelle par un accès de gaieté, comme lors de la régence, après l’hypocrisie de la vieillesse de Louis XIV ? ou le penchant pour le gouvernement économique des États-Unis d’Amérique les jettera-t-il dans cette dispo-