Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/81

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Uccello), faisait saccager par ses soldats la ville de Faenza (1371) ; deux de ses officiers ayant pénétré dans un couvent de religieuses, y trouvèrent une jeune pensionnaire de la plus rare beauté ; ils se la disputaient les armes à la main. L’Auguto survint, et craignant de perdre un de ses braves, donna un coup de dague dans la poitrine de la charmante jeune fille, qui tomba morte. (Magnifique sujet de tableau : la jeune fille mourante, l’Auguto qui la tue, les deux combattants ; l’un ne la voit pas tomber, et vibre son épée avec fureur ; l’autre qui, par sa position, voit l’action de son général, est saisi d’horreur ; dans le lointain on aperçoit des religieuses poursuivies par des soldats.) Dans une autre campagne, deux moines mendiants vinrent en députation auprès d’Auguto, et le saluèrent par ces mots : « Dieu vous donne la paix ! » À quoi l’Anglais répliqua froidement : « Dieu vous enlève les charités qu’on vous fait ! » Les moines effrayés lui demandant ce qu’il entendait par ces mots : « Ce qu’ils veulent dire : Je vis par la guerre, la paix que vous me souhaitez est pour moi la famine. »

18 janvier. — Quoi ! me dit un Bolonais plein de colère, parce qu’il y a eu en France un Mirabeau et un Danton, Mexico sera