Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/82

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libre, et Bologne devra oublier ce qu’elle fut en 1500, et revenir à ce qu’elle était en 1790 ! no, per Dio ! Que le pape nous accorde au moins une demi-liberté de la presse, et que le collège des cardinaux soit ce qu’il était dans le principe, son conseil nécessaire, o per Dio ! nascerà qualche disordine. — Sans doute ; vous aurez trente mille Russes en Italie. Ce n’est pas le pape qu’il vous faut vaincre, c’est la Russie. — Maudit parvenu !

J’ai oublié de dire que Bologne a perdu son ambassadeur à Rome. On le lui avait accordé en 1512 ; on ne le lui a pas rendu en 1814. Ainsi, depuis qu’on y désire davantage la liberté, on lui a ôté cette vaine apparence qui pouvait lui faire prendre le change : puissamment raisonné. Les gouvernants veulent qu’il y ait cascade et non pas pente douce. M. degli Antonj, l’un des principaux citoyens de Bologne, fait un mémoire au pape à ce sujet. Le cardinal Consalvi, véritable grand seigneur du dix-septième siècle, comprend les aventures galantes, les intrigues d’une cour, ce qui fait l’excellence d’un bon opera buffa, et le mémoire de M. degli Antonj, dont tout Bologne raffole, lui semblera une paperasse ennuyeuse. Rappelez-vous l’archevêque de Lisbonne de Pinto ; voilà les ministres actuels.