Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/10

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Winckelmann. Il le citait déjà dans la Vie de Haydn, et il le nommait encore, pour le combattre le plus souvent, dans l’Histoire de la Peinture en Italie. M. Arbelet a bien établi au juste tout ce qu’il lui doit. Et si ce n’est point assurément par sympathie pour lui que Beyle a choisi pour pseudonyme son lieu de naissance, il est cependant fort vraisemblable que c’est en l’étudiant qu’il a rencontré ce mot sonore et qu’il en a été frappé. Je sais bien qu’en marge d’un exemplaire des Promenades dans Rome, on a déchiffré celle remarque tracée de la main même de Beyle : « Citer aussi deux ou trois pages de ce bavard de Winckelmann né dans mon fief, dit M. D. » Mais la désinvolture de celle note ne contredit en rien l’hypothèse de Sainte-Beuve. Au contraire, elle prouve que pour le moins la similitude des noms n’avait pas échappé à l’attention de Beyle.

Quoi qu’il en soit, il fallait bien que M. de Stendhal ait en son temps joui d’un petit renom, puisqu’il fréquentait assidûment les principaux salons littéraires de Paris. Tous les soirs, quand il ne dînait pas avec ses amis Aux Frères Provençaux ou au Café Anglais, il les retrouvait le mardi chez Madame Ancetol, le mercredi chez Viollet-le-Duc ou chez le baron Gérard, le vendredi chez Stapfer, le samedi chez