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du Romantisme ; et David d’Angers allait le faire figurer dans la série de ses médaillons parmi toutes les illustrations d’une époque particulièrement fertile en talents. Il était alors vraiment quelqu’un, il était M. de Stendhal.

D’où lui venait ce nom ?

Quelques critiques ont avancé un peu légèrement qu’il l’avait emprunté à un personnage de Kératry. Il est vrai qu’à sa mort plusieurs journaux annoncèrent le décès à Paris de M. Bayle (sic), auteur de divers ouvrages signés Frédéric Styndall. Confusion assez curieuse avec le roman de Kératry : Frédéric Styndall ou la Fatale Année. Mais les cinq volumes de cet ouvrage n’avaient paru qu’en 1827-1828. Beyle n’avait donc pu en tirer son nom littéraire qui avait figuré pour la première fois en 1817 sur la couverture de Rome, Naples et Florence. Si l’on veut à toute force établir un rapport entre les deux noms, Beyle eût été le volé et non le voleur.

Je crois bien que c’est Sainte-Beuve qui a pressenti le premier la vérité dans une note de son article de 1854 « Steindal est une ville de la Saxe prussienne, lieu natal de Winckelman. Il est probable que Beyle y aura songé en prenant le nom sous lequel il devint un guide de l’art en Italie. »

Bien qu’il s’en défendît, Beyle avait lu