Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/158

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difficulté nouvelles. Reste pour l’âme de Mme  Pasta la difficulté de donner son attention à bien chanter.

Le chevalier Michevaux, Lussinge, di Fiori, Sutton-Sharp et quelques autres, réunis par notre admiration pour la gran donna, nous avions un éternel sujet de discussion dans la manière dont elle avait joué Roméo à la dernière représentation, dans les sottises que disaient à cette occasion ces pauvres gens de lettres français, obligés d’avoir un avis sur une chose si antipathique au caractère français : la musique.

L’abbé Geoffroy, de bien loin le plus spirituel et le plus savant des journalistes, appelait sans façon Mozart un faiseur de charivari ; il était de bonne foi et ne sentait que Grétry et Monsigny, qu’il avait appris.

De grâce, lecteur bénévole, comprenez bien ce mot. C’est l’histoire de la musique en France.

Qu’on juge des âneries que disaient, en 1822, toute la tourbe des gens de lettres, journalistes tellement inférieurs à M. Geoffroy. On a réuni les feuilletons de ce spirituel maître d’école, et, dit-on, c’est une plate réunion. Ils étaient divins, servis en impromptu, deux fois la semaine, et mille fois supérieurs aux lourds articles d’un