Page:Stendhal - Souvenirs d’égotisme, 1927, éd. Martineau.djvu/159

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M. Hoffmann ou d’un M. Féletz qui, réunis, font peut-être meilleure figure que les délicieux feuilletons de Geoffroy. Dans leur temps, je déjeunais au café Hardy, alors à la mode, avec de délicieux rognons à la brochette. Eh bien ! les jours où il n’y avait pas feuilleton de Geoffroy, je déjeunais mal.

Il les faisait en entendant la lecture des thèmes latins de ses écoliers à la pension… où il était maître. Un jour, faisant entrer des écoliers dans un café près de la Bastille pour prendre de la bière, ceux-ci eurent la joie de trouver un journal qui leur apprit ce que faisait leur maître, qu’ils voyaient souvent écrire en portant le papier au bout de son nez, tant il avait la vue basse.

C’était aussi à sa vue basse que Talma devait ce beau regard vague et qui montre tant d’âme (comme une demi-concentration intérieure, dès que quelque chose d’intéressant ne tire pas forcément l’attention dehors.)

Je trouve une diminution au talent de Madame Pasta. Elle n’avait pas grand’peine à jouer naturellement la grande âme : elle l’avait ainsi.

Par exemple, elle était avare, ou si l’on veut, économe par raison, ayant un mari prodigue. Hé bien, en un seul mois, il lui