d’une nouvelle édition de la Vie de Henri Brulard à la librairie de mon excellent confrère, M. Emile Paul. Si C. Stryienski l’a rééditée, quelques jours seulement avant le tragique accident où il devait trouver la mort, alors qu’il n’ignorait rien de mon projet, n’était-ce pas pour affirmer sa méthode d’éditeur ? Il l’avait indiquée dès la première édition : « Fort de la permission de Beyle, j’ai reproduit presque entièrement le texte, me permettant toutefois de supprimer les redites et de couper quelques longueurs ». « Toutefois », ajoutait-il, « j’ai fort peu profité de cette permission, je suppose que les lecteurs ne s’en plaindront pas ». La réédition Emile Paul (1912), presque textuelle, sauf quelques corrections (dont l’une, proposée par M. J. Bédier, acceptée sans vérification, n’est pas confirmée par l’examen du manuscrit), affirme donc un dessein déterminé : elle soulève un problème de méthode, qui a ici son importance.
M. Paul Arbelet, l’un des plus savants et des plus compétents beylistes, a défendu par avance la mémoire de celui qu’il désigne à juste titre comme l’inventeur de Stendhal[1] : « Il fallait glaner et extraire : œuvre personnelle que chacun entend à sa façon, œuvre difficile où l’on ne saurait contenter tout le monde, mais qui est ici inévitable. Et il faut admirer Stryienski si, du premier coup,
- ↑ Casimir Stryenski et Stendhal, Revue Bleue, 21 septembre 1912.