notes marginales de son manuscrit, « ordinairement dix-huit ou vingt pages par jour et, les jours de courrier, quatre ou cinq, ou pas du tout ». Au reste, « aucun travail les jours de voyage et le soir d'arrivée ».
Le résultat de ce travail est du plus haut intérêt pour le biographe et le critique, non seulement à cause du texte lui-même, mais aussi à cause des notes et des observations que Stendhal a semées dans les marges et au verso des feuillets. Manuscrit vivant entre tous, où l'auteur se raconte avec toute la sincérité dont il est susceptible, où parfois il se juge lui-même, où très souvent il met le lecteur au courant des plus petits faits de sa vie journalière ; aussi, l'ouvrage est à la fois la synthèse de l'enfance et de la jeunesse de Beyle, et le tableau de son existence en Italie, ou plus exactement à Rome, à la fin de 1835 et au commencement de 1836.
Cette autobiographie est certainement, de tous ses livres, celui que Stendhal a composé avec le plus de plaisir. Il dit, le premier jour : « J'ai fait allumer du feu et j'écris ceci, sans mentir, j'espère, sans me faire illusion, avec plaisir, comme une lettre à un ami. » Et il ajoute encore, le 6 avril 1836, après avoir rédigé la dernière page[1] : « Écrire ce qui suit était une consolation. »
- ↑ Feuillet de garde, en tête du tome III du manuscrit.