Stendhal réduisit cet inconvénient au minimum en ne se séparant de son manuscrit dans aucun de ses déplacements. Commencée à Rome le 23 novembre 1835, la Vie de Henri Brulard est continuée à Cività-Vecchia du 5 au 10 décembre ; à Rome de nouveau du 13 décembre 1835 au 7 février 1836 ; à Cività- ecchia du 24 février au 17 mars, avec quelques corrections, faites à Rome les 22 et 23 mars. Enfin Stendhal en reste là : le 26 mars 1836, dit-il, « annonce du congé pour Lutèce ; l’imagination vole ailleurs, ce travail en est interrompu ». Et il ajoute avec mélancolie : « L’ennui engourdit l'esprit. trop éprouvé de 1832 à 1836, Rome. Ce travail, interrompu sans cesse par le métier, se ressent sans doute de cet engourdissement[1]. »
Stendhal cependant comptait faire de ses confessions un véritable livre, il écrivait pour la postérité. Les nombreux testaments, ou fragments de testaments, qu’il sème au hasard des feuillets, en sont la preuve. Je ne veux citer que les plus caractéristiques.
L’un est du 24 novembre 1835 :
« Je lègue et donne ce manuscrit : Vie de Henri Brulard, etc., et tous ceux relatifs à l’histoire de ma vie, à M. Abraham Constantin, chevalier de la
- ↑ Tome III du manuscrit, dernier feuillet.