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Page:Stendhal - Vie de Henri Brulard, t1, 1913, éd. Debraye.djvu/47

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introduction

de colique, envie de dormir. Le froid et le café du 24 décembre m’a donné sur les nerfs. Il faudrait un bain, mais comment, avec ce froid ? » Le 4 janvier 1836, il est auprès de son feu, « se brûlant les jambes et mourant de froid au dos ». La santé, au reste, n’est pas très bonne : « A trois heures, idée de goutte à la main droite, dessus : douleur dans un muscle de l’épaule droite. » Puis, c’est de nouveau la pluie au commencement de février ; le 4, Beyle va voir le Tibre qui « monte au tiers de l’inscription sous le pont Saint-Ange ».

La température de Cività-Yecchia est plus clémente, car, le 6 décembre 1835, on peut s’habiller « la fenêtre ouverte, à neuf heures et demie ; impossible à Rome, plus froide l’hiver ».

Mais qu’on s’ennuie dans ce triste port de mer ! Tout excède Stendhal : les habitants de Cività-Yecchia, qui ne peuvent soutenir la moindre conversation spirituelle, le chancelier du consulat, Lysimaque Tavernier, sa charge elle-même, qu’il appelle avec dédain le « métier », le « gagne-pain ». Aussi, notre consul passe-t-il le plus clair de son temps à Rome ; là, du moins, les distractions ne manquent pas. Beyle assiste, le 2 décembre, à une messe de Bellini chantée à San Lorenzo-in-Damaso, admire le pape officiant à Saint-Pierre le jour de Noël, entend une messe grecque le 6 janvier et écoute, le 31 mars, les « vieux couplets barbares en latin rimé » du Stabat Mater, qui, du