Page:Stendhal - Vie de Henri Brulard, t1, 1913, éd. Debraye.djvu/78

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Giulia, ce me semble, par la force du caractère, tandis que, au premier moment, elle semblait la plus faible ; Angela P. a été catin sublime à l’italienne, à la Lucrèce Borgia, et Mme  Azur, catin non sublime, à la Du Barry.

L’argent ne m’a jamais fait la guerre que deux fois, à la fin de 1805 et en 1806 jusqu’en août, que mon père ne m’envoyait plus d’argent, et sans m’en prévenir, là était le mal ; [il] fut une fois cinq mois sans payer ma pension de cent cinquante francs. Alors nos grandes misères avec le vicomte*, lui recevait exactement sa pension, mais la jouait régulièrement toute, le jour qu’il la recevait.

En 1829 et 30, j’ai été embarrassé plutôt par manque de soin et insouciance que par l’absence véritablement de moyen, puisque de 1821 à 1830 j’ai fait trois ou quatre voyages en Italie, en Angleterre, à Barcelone, et qu’à la fin de cette période je ne devais que quatre cents francs.

Mon plus grand manque d’argent m’a conduit à la démarche désagréable d’emprunter cent francs ou, quelquefois, deux cents à M. Beau. Je rendais après un mois ou deux ; et enfin, en septembre 1830, je devais quatre cents francs à mon tailleur Michel. Ceux qui connaissent la vie des jeunes gens de mon époque trouveront cela bien modéré. De 1800 à 1830, je n’avais jamais dû un sou à mon tailleur Léger, ni à son successeur Michel (22, rue Vivienne).

Mes amis d’alors, 1830, MM. de Mareste, Colomb,