politesse avait entièrement détruit l’énergie dans les classes riches de la nation. Il restait ce courage personnel qui a sa source dans l’extrême vanité, que la politesse tend à irriter et à agrandir sans cesse dans les cœurs.
Voilà ce qu’était la France quand la belle Marie-Antoinette, voulant se donner les plaisirs d’une jolie femme, fit de la cour une société. L’on n’était plus bien reçu à Versailles, parce qu’on était duc et pair, mais parce que Mme de Polignac daignait vous trouver agréable[1]. Il se trouva que le roi et la reine manquaient d’esprit. Le roi, de plus, n’avait pas de caractère ; et ainsi, accessible à tous les donneurs d’avis[2], il ne sut pas se jeter dans les bras d’un premier ministre ou se placer sur le char de l’opinion publique[3]. Depuis longtemps il n’était guère profitable d’aller à la cour, mais les premières réformes de M. de Necker tombant sur les amis de la reine[4] rendirent cette vérité frappante pour tous les yeux. Dès lors il n’y eut plus de cour[5].
La Révolution commença par l’enthou-