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de docteur, dignité qui, depuis l’an 1400, n’avait été conférée qu’à quatre personnes, et que Hændel lui-même n’avait pas obtenue.

Haydn, devant, d’après l’usage, envoyer à l’université un morceau de musique savante, lui adressa une feuille de musique tellement composée, qu’en la lisant à commencer par le haut ou par le bas de la page, par le milieu ou à rebours, enfin de toutes les manières possibles, elle présente toujours un chant et un accompagnement correct.

Il quitta Londres, enchanté de la musique de Hændel, et avec quelques centaines de guinées qui lui semblaient un trésor. En revenant par l’Allemagne, il donna plusieurs concerts, et pour la première fois sa très petite fortune reçut une augmentation. Les appointements qu’il avait de la maison Esterhazy étaient peu considérables ; mais la bonté avec laquelle le traitaient les membres de cette auguste famille valait mieux pour l’homme qui travaille avec son cœur que tous les salaires possibles. Il avait toujours son couvert mis à la table du prince ; et, lorsque Son Altesse donna un uniforme aux membres de son orchestre, Haydn reçut l’habit que les personnes qui viennent faire leur cour au prince, à Eisenstadt, ont coutume